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"Quelque part, là où le souvenir est mort" prose poétique libre semi-automatique, écrite depuis Sète en passant par le fond de la Vendée pour finir quelque part en Ariège au cour de ces deux dernières années.
Déroulé symboliste et onirique sur la solitude, l'amour, la ville et la nature, l'espoir et l'infini.

5 euros en main propre, 7,50 euros par la poste
50 exemplaires disponibles, avec petite dédicace et une bricole ou deux pour le plaisir.
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(...)  Chacun saute dans sa peau de jour, de mi-nuit, d’insomnie mal tassée – un pas dehors c’est un élastique qui se tire de soi à soi. La journée se vit et se termine comme un long saut au-dessus du perpétuel même vide sécurisé. Tu regardes se calibrer en cette matinée glorieuse les élans des tire-au-flancs, des suicidaires, des travailleurs, des mendiants, des promeneurs, des drogués, des voyageurs – et bientôt chacun s’envole à sa manière, avec le soleil brûlant dans le dos, jouant dangereusement avec la proximité du sol qui les attend, prêt à leur éclater le crâne.
Une migration d’oiseaux noirs surplombe la vallée des larmes et le réseau de veines automobiles – sur la terrasse d’un immeuble, les bras écartés, le menton relevé, position de gymnaste, nus, un groupe de singes savants s’élancent avec la grâce du dernier regret – tous ensemble. On croirait voir chuter des météorites de lumière – mais ça n’est que flacons de poison rouge qui se brisent en contrebas sans autre conséquence qu’un peu d’eau qui s’échappe d’une glande rose, quelque part, là où le souvenir est mort. (...)

Arvo Steinberg